# 3 / 2025
11.05.2025

La formation en cours d’emploi doit devenir la règle dans les hautes écoles spécialisées

Les formations à temps plein dominent dans les HES

Pour l’économie, la polarisation croissante de la demande sur le marché du travail fait que les qualifications supérieures requises doivent être acquises avant tout via des programmes de formation axés sur la pratique. En Suisse, nous devons absolument éviter une évolution vers une domination de la voie gymnasiale, comme on l’observe en Allemagne ou en France. Le développement de la formation tertiaire doit plutôt s’appuyer sur la maturité professionnelle et les hautes écoles spécialisées. Leurs programmes de formation sont davantage axés sur la pratique que les cursus universitaires et répondent généralement mieux aux besoins de l'économie. Ils permettent également un taux d’activité plus élevé pendant la formation.

Les HES proposent la plupart des formations à la fois à temps plein et à temps partiel. Certaines formations peuvent par ailleurs être suivies en cours d’emploi. Ce mode de formation implique une activité professionnelle adaptée aux études. Le modèle à temps partiel permet, quant à lui, aux étudiants d’exercer une activité professionnelle parallèlement à leurs études, mais ne l’exige pas. Il s’adresse en particulier aux personnes ayant des obligations familiales ou autres et qui souhaitent suivre des études en restant flexibles.

Sur le plan du contenu, les formations en cours d’emploi et à temps partiel correspondent à celles à temps plein. La durée des études s’allonge toutefois et passe à huit semestres par rapport aux études à temps plein, qui comptent généralement six semestres. Cela permet d’alléger le programme.

Études de bachelor intégrant la pratique (PiBS)

Au-delà du mode d’études en cours d'emploi, il existe des études de bachelor intégrant la pratique (PiBS). Les étudiants s’engageant sur cette voie exercent une activité professionnelle qui a un lien avec leur domaine d’études et peuvent mettre en pratique le savoir acquis. Les étudiants concernés travaillent à 40% environ dans une entreprise partenaire. Contrairement aux formations en cours d’emploi, le PiBS s’adresse principalement aux titulaires d’une maturité fédérale ou reconnue par la Confédération ainsi qu’aux titulaires d’une maturité professionnelle fédérale dans un domaine différent de leur activité professionnelle, qui devraient sinon effectuer un stage d’un an avant de commencer leurs études. Le PiBS est par exemple proposé dans les disciplines MINT. Le présent dossierpolitique n’explore pas cette offre, mais se concentre sur les études classiques en cours d'emploi et à temps partiel dans les hautes écoles spécialisées.

Les formations à plein temps restent le modèle dominant dans les HES au niveau bachelor, avec les deux tiers des étudiants. C’est ce que montre la figure 2, ci-dessous, indiquant le nombre d’étudiants de bachelor inscrits à temps plein, en cours d’emploi ou à temps partiel auprès d’une HES. Jusqu’en 2020, le nombre de leurs étudiants progressait fortement, tous modes de formation confondus. La proportion d’étudiants en cours d’emploi et à temps partiel augmentait certes lentement, mais sûrement.

Même si la majorité des étudiants effectuent une formation à temps plein auprès d’une HES, la plupart d’entre eux travaillent. Seuls 22% des étudiants n’ont pas d’emploi. De plus, parmi les étudiants HES qui travaillent, 52% ont une activité qui nécessite une formation spécifique. À titre de comparaison, c’est le cas pour seulement 26% des étudiants des hautes écoles universitaires qui travaillent. Cette différence s’explique par le fait que de nombreux étudiants HES ont déjà achevé une formation professionnelle ou universitaire (source: https://www.bfs.admin.ch/news/fr/2020-0438).